Evaluer la qualité des milieux aquatiques à l’aide des peuplements piscicoles.
Le moyen d’échantillonnage utilisé est la pêche à l’électricité. Cette technique a été retenue car elle est la moins sélective (toutes les espèces ou presque peuvent être capturées), et la moins sujette à variations en fonction des paramètres environnementaux (débit, température) ou biologiques (espèces et taille des poissons). La pêche électrique, pratiquée par des personnels qualifiés, avec un matériel adapté, est très peu nocive pour le poisson, qui peut être remis à l’eau après les opérations.
Le réseau de stations doit être représentatif des différents types de milieux : petits cours d’eau de l’amont des bassins, rivières moyennes, grands cours d’eau et fleuves. Evidemment, on ne peut pas échantillonner les poissons de la même façon dans ces différents milieux :
- dans les petits cours d’eau (schématiquement, ceux où l’on peut accéder partout « à pied » avec des pantalons de pêche ou « waders »), c’est assez facile, et surtout, l’efficacité de la pêche à l’électricité est suffisante pour capturer, à chaque passage, une fraction significative du peuplement présent. En pratiquant deux pêches successives et en ne remettant le poisson à l’eau qu’à la fin de ces opérations, on peut même estimer le peuplement total (ce qu’on a capturé plus une estimation de ce qui est resté). On connaît donc le peuplement de poissons avec une bonne précision.
- en revanche dans les grands cours d’eau profonds, il n’est plus possible commodément d’aller partout, de mobiliser suffisamment de matériel et de personnels pour prospecter toute la largeur, et surtout, la profondeur importante diminue fortement l’efficacité de pêche (le poisson a plus de facilité pour échapper à l’électrode), et il n’est plus possible d’avoir une connaissance quantitative du peuplement. On doit donc se contenter d’un échantillonnage qualitatif, qui permet néanmoins d’apprécier la composition du peuplement (espèces présentes, équilibre des espèces entre elles, classes de taille observées). On obtient également une appréciation « semi-quantitative » grâce aux quantités pêchées par unité de temps ou par unité de surface prospectée. Le protocole de pêche doit être très précisément cadré pour éviter que l’échantillon obtenu soit influencé par les opérateurs.